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En ce dimanche pluvieux de février, nous en profitons pour faire du classement dans les archives. Un travail sans fin !

Nous décidons de nous attaquer à l’inédite et abondante correspondance de guerre entre Fernand et Jeanne, et plus particulièrement à l’année 1916 : 126 lettres du front à celle qu’il appelait « Mon cher Jeanot »… Des échanges parfois anodins, souvent intimes, plein de tendresse et aussi des petites fâcheries amoureuses ! Au-delà des détails historiquement intéressants que nous ne manquons pas de glaner, nous redécouvrons un homme toujours bienveillant et à l’écoute, qui conserve son humour et son ouverture d’esprit malgré les circonstances tragiques.

Nous voilà à lire février : Retour émouvant 106 ans en arrière.

15 février :

« Mon cher Jeanot,

Ça fait 3 jours sans lettre. C’est plutôt long pour un homme seul. Enfin j’espère que demain j’aurai le paquet. Aujourd’hui j’ai moins mal à mon crâne… ».

Espoir réalisé dès le lendemain :

« …Naturellement aujourd’hui j’ai le paquet. 4 lettres 11-12-13-14, un livre ! C’est fantastique une distribution pareille… »

Autre passage remarquable de drôlerie, lorsque Fernand s’inquiète du projet de Jeanne de le rejoindre sur le front.

19 avril :

« …Tu m’annonces ton départ mais si tu as ce temps, ça ne va pas être drôle. On est dans l’eau jusqu’au cou. Mon pauvre Janot, j’ai peur que tu sois trop pressée de partir, ça ne va pas aller ton expédition. Aurait fallu que tu fasses de grandes prières au Saint qui s’occupe du temps. Il y en a surement un. Tache de te renseigner Janot, et à celui-là fou lui des tas de cierges, c’est un monsieur très important et qui peut être très utile. Je ne vois pas son nom mais tu pourrais te renseigner là-dessus à ta Bonne Vierge, Janot. Cette femme là elle doit connaitre tous les Saints du Paradis et elle te dira celui qui s’occupe de la pluie. Tu mets des cierges aux deux, l’un pour qu’il te donne le soleil, l’autre pour qu’il te fasse pas tomber l’eau. Avec cela t’es parée et tu pourras faire du vélocipède sans exagération… ».

 

Signature de la lettre du 23 mai : Gros bécots !